PROJECTS         ABOUT         CONTACT



Xavier Montoy


Studio









Xavier Montoy collecte, morcelle, et recompose des brillances issues du vivant. De fragments de carapaces d’insectes, que l'on appelle des elytres, il crée une matière iridescente, qui capte et décompose les lumières, en couleurs changeantes.

On y plonge son regard comme dans un ciel étoilé. Sa palette se compose d'innombrables fragments d'ors, de verts et de bleus qui varient à chaque angle de vue. La composition cristallise l'éphémère : les carapaces de coléoptères débutent une seconde existence. Collecter et inventer la suite de leur histoire, c'est aussi l'ambition du designer.
La disparition massive des insectes de notre environnement est passée sous silence. Soucieux de transmettre la fascination qu'il éprouve pour ce monde du minuscule, où chaque aile et chaque antenne dessine une graphie qu'on n'aurait pu inventer, cette matière est comme un arrêt sur image, une volonté de garder les traces de ces fragiles merveilles sur le déclin que sont les insectes.

Xavier Montoy se demande si la prise de conscience écologique peut découler d'une révélation à la beauté. C'est en tout cas le défis qu’il se lance.





Material


Working with natural matters




Fabriquer une matière précieuse à partir d'élytres, c'est à dire des carapaces d'insectes, soulève des questions légitimes. La première, essentielle : d'où proviennent-elles ?

Sternocera aequisignata est une espèce de coléoptère endémique d'Asie du sud-est, particulièrement répandue dans le nord-est de la Thaïlande. Cette espèce possède un cycle de vie pouvant prendre jusqu’à deux ans pour se compléter. Paradoxalement, leur vie adulte est très courte : la période mature, vécue à la surface, dure de deux à quatre semaines. C'est à ce moment que l'espèce se reproduit, avant de mourir.
Seulement une fois par an, entre septembre et octobre, les villageois locaux ramassent, sur le sol des forêts, ces insectes dont le cycle de vie a pris fin. Ils récoltent et trient les élytres, ainsi conscients de l'existence fugace de ces insectes, et de cette boucle qui continuera l’année suivante.