Projets         Informations         Contact

Euonymus

Fusains partiellements recouverts de cuivre

Le dessin est mon mode d'expression le plus primaire. Ce n'est pas pour autant qu'il s'affranchit de mes peurs, incertitudes ou hésitations. J'ai d'ailleurs beaucoup de zones de confort que je n'aime pas bousculer. J'aime dessiner avec tel outil, tel medium. Éventuellement tel papier.

Je considérais, jusqu'à très récemment, le fusain comme un arbuste d'agrément : j'aimais ses fleurs-fruits roses en grappes et la finesse de ses brins. Je n'avais jamais regardé l'espèce avec un biais de consommateur, parce que je ne dessine pas beaucoup ainsi, et que la plupart des charbons à estomper disponibles aujourd'hui viennent des saules, pour une plus grande variété de tailles.
J'ai donc fait œuvre de ma relation nouvelle avec cette espèce, en usager du vivant. J'ai taillé un fusain, avec la dualité d'esprit qu'il fallait que je prenne soin de l'arbre -quel paradoxe- tout en anticipant une repousse pour des prélèvements futurs.

Une autre technique d'expression que je mets en œuvre c'est la galvanoplastie. C'est une électrolyse qui plaque de métal tout élément que j'aurais choisi, sculpté ou préparé à dessein.
Je dessine, sur des fragments de nature choisis, le tracés du courant électrique que prendra un filon de cuivre.
J'ai donc dessiné un manche, comme on forme un stylo de rare facture, sur ma brindille carbonisée. J'ai souligné les veines de l'écorce en place d'une prise en main.

Pour coucher le premier trait sur papier, il faudra éplucher son bois, comme on défait le film cellophane (protecteur ?) d'un article de papeterie, en tirant sur la languette. Mais j'arrêterai mon geste artistique juste avant, délégant l'usage de ma pièce à des créateurs qui auront d'autres questions à esquisser.